Vous avez sûrement remarqué que nous avons eu un parcours professionnel assez similaire jusqu’à un point. Nos premiers pas dans la vie active, si on met de côté les jobs d’été et alimentaires – ont été via un volontariat en service civique, une sorte de mission d’intérêt général au sein d’une association ou d’une institution publique.
Pour moi, ce service civique m’a réellement fait découvrir la notion d’éducation populaire. J’étais forcément en contact avec ces structures qui travaillent au quotidien dans les quartiers, auprès des plus vulnérables et des plus éloignés des pratiques artistique, culturelle, sportive. Même si nos expériences l’ont été dans deux structures différentes, cela nous a donné un bon avant-goût de l’engagement associatif, du bénévolat.
Le bénévolat peut se définir comme une action gratuite pour le bénéfice de la communauté. Lorsqu’on me demande ce que des bénévoles (et des associations) produisent – parce que bon on est dans une société où il faut absolument produire – je réponds de la solidarité, du lien social mais aussi du sens pour les personnes qui s’engagent. L’éducateur.ice qui s’engage à entraîner l’équipe de foot du club local, le.a retraité.e qui va organiser des distributions de repas pour les plus défavorisé.es. Le bénévolat s’inscrit souvent dans une volonté de ne pas reléguer des communautés, des pans de la société en sa marge, mais parfois aussi il porte des passions partagées (culture, arts, sport, spiritualité…).
Cependant, l’action bénéfique par le bénévolat peut aussi venir en remplacement d’un manque d’action par une autorité publique, censée être garante de l’accès égal aux droits de toustes. Ou bien alors les bénévoles, confronté.es à ces failles, se retrouvent engagé.es d’une autre manière, plus revendicatrice, plus politisée. Dans les deux cas, bénévoles et militant.es agissent gratuitement, sans contrepartie en retour si ce n’est la création de liens sociaux, des expériences transposables dans le monde professionnel, un sentiment de don de soi pour un intérêt collectif…
Mais justement, arriveriez-vous à trouver les 7 différences principales (à mon humble avis) entre bénévolat et militantisme ?
Si au bout de 30 minutes (il m’en a fallu bien plus pour en identifier 7) vous n’avez pas trouvé la réponse, ou si vous avez la flemme simplement, alors vous pouvez scroller après ce magnifique gif d’attente.
1. L'objectif principal
Dans le bénévolat, l’éventail d’objectifs est assez large souvent: il peut s’agir de partager des passions communes en se retrouvant, d’aider concrètement, de répondre à des besoins immédiats (par exemple, distribuer des repas, accompagner des personnes âgées).
Le militantisme vise un changement structurel ou sociétal à long terme (par exemple, lutter contre le dérèglement climatique, revendiquer des droits humains).
2. L'engagement idéologique
Le bénévolat peut être motivé par la solidarité ou l’altruisme, sans nécessairement adhérer à une idéologie précise
Le militantisme repose souvent sur une conviction ou une cause, avec un positionnement idéologique clair.
3. Le mode d'action
Dans le bénévolat, les actions sont généralement non-revendicatives et orientées vers des tâches pratiques.
Les modes d’action militants incluent des manifestations, des pétitions, du lobbying ou des campagnes de sensibilisation pour influencer des politiques ou des opinions.
4. Rapport à l'organisation
Souvent inscrit dans une logique d’aide ponctuelle ou régulière au sein d’associations caritatives ou humanitaires, le bénévolat est généralement plus encadré, avec des missions plus ou moins définies.
Plus fréquent dans des mouvements sociaux ou politiques où l’objectif est de mobiliser des adhérents pour défendre une cause, le militantisme est généralement plus horizontal, avec des cadres moins formels.
5. Temporalité de l'engagement
Dans le bénévolat, l’engagement peut être à court terme ou plus ponctuel, selon les besoins des structures.
Bien que cela évolue récemment avec des militant.es qui tentent d’avoir une approche plus intersectionnelle (qui tente de lier différentes causes), les militant.es s’engagent à plus long terme, car il s’agit de provoquer des transformations profondes, qui prennent du temps.
6. Le(s) public(s) cible
Les actions des bénévoles sont centrées sur des individus ou des communautés généralement défavorisées, ce qu’on pourrait appeler
Dans les cercles militants, l’objectif est de toucher un public large, voire la société entière, pour provoquer une prise de conscience ou un changement d’habitudes.
7. Le rôle dans l'organisation
Un.e bénévole est souvent perçu.e comme un rôle d’exécutant, où l’on suit des consignes pour contribuer à une mission d’intérêt collectif.
Sans que cela ne soit exclusif pour le bénévolat, le rôle d’un.e militant.e implique souvent un rôle plus actif et créatif, avec une participation à l’élaboration de stratégies ou de revendications.
Pour conclure, les deux approches sont complémentaires : le bénévolat répond à des urgences concrètes, souvent en direction de personnes dans le besoin. De son côté, le militantisme a un objectif plus politique, car il vise à changer les constructions défaillantes de notre vie en communauté (utilisation de la voiture et de l’avion, modèle patriarcal dominant, discriminations raciales…).
Alors, les différences se tiennent selon vous? Vous avez déjà été bénévole ou bien miliant.e, ou les deux?